La Rhubarbe, la rebelle au cœur tendre

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Dans le grand bal des légumes, la rhubarbe fait figure d’excentrique, un peu comme l’oncle loufoque des réunions de famille qui finit toujours par raconter les anecdotes les plus savoureuses. Véritable caméléon des potagers, la rhubarbe
brouille les pistes : est-elle un légume frondeur ou un fruit déguisé ? Elle se faufile dans nos desserts avec l’aisance d’un espion culinaire, nous laissant pantois devant tant d’audace..

La rhubarbe, cette tige carmin ou verdoyante, se glisse dans nos tartes et confitures comme si de rien n’était. Mais, révélons le pot-aux-roses : elle est un légume.
Oui, vous avez bien lu. Un légume qui a choisi de vivre sa meilleure vie en se faisant passer pour un fruit. Et quel talent ! Ses tiges, qui se prêtent aussi bien aux préparations sucrées
qu’aux plats salés, sont un véritable tour de force gustatif.

De la même façon qu’un artiste peintre joue avec sa palette, ce légume nous offre une gamme de saveurs qui varient selon la couleur de ses tiges. Du vert acidulé au rouge sucré, chaque variété a son caractère, et il serait réducteur de la cantonner à une
seule note gustative. La rhubarbe verte, avec son tempérament bien trempé, et sa cousine
rouge, plus douce et sucrée, composent une symphonie de goûts qui ravit les papilles les
plus aventureuses.

Célébrée pour sa faible teneur en calories et son apport en vitamines et minéraux, la
rhubarbe cache sous ses airs innocents une substance nommée acide oxalique. Bien que
cet acide contribue à son goût unique, il joue aussi les trouble-fêtes en s’acoquinant avec
le calcium de manière peu recommandable. Heureusement, une cuisson adéquate et un
mariage culinaire avec des produits laitiers permettent de neutraliser ce potentiel gâcheur de fête.

Si elle illumine nos cuisines d’avril à juin, elle prend ensuite congé pour le reste de
l’année. Ce timing impeccable nous rappelle qu’il faut savourer les bonnes choses tant
qu’elles sont là. Quant à la préparer, c’est un jeu d’enfant : un peu d’eau, une pincée
de sucre (ou pas, soyons fous), et elle se transforme en compote, en garniture de
tarte, ou même en accompagnement d’un plat salé pour les audacieux.

Alors, peut-être qu’après cet article, vous lui donnerez dans votre assiette la place
d’honneur qu’elle mérite, en dessert ou, pourquoi pas, dans un plat principal. La
rhubarbe n’attend que ça : surprendre et être aimée, au-delà des étiquettes.