Il existe des endroits insolites, où l’homme coexiste avec la nature dans une parfaite harmonie essentiellement construite sur le respect. Le domaine de l’Oulivie est l’un de ceux-là. Cette ferme biologique dont l’activité s’articule autour des préceptes de la permaculture est devenue une figure de proue d’une agriculture vertueuse.
Les forts échos médiatiques dont bénéficie la permaculture s’accompagnent aujourd’hui d’une relative confusion quant à la définition exacte de cette approche. Tantôt louée tantôt critiquée, elle ne laisse dans tous les cas pas indifférent. C’est pour y voir plus clair que nous sommes allés à la rencontre de Pierre Viala, pour parler non seulement de ses célèbres olives, mais aussi de sa vision de l’agriculture et plus largement de permaculture.
Inspirant. C’est de cette manière que je définirais l’homme. Inspiré. C’est ainsi que je qualifierais sa vision du monde paysan. Son domaine s’étend sur 30 hectares et représente quelque 10 000 oliviers. C’est au début des années 90, qu’il reprend l’exploitation lancée en 1957 par son grand-père. Dans les années 2000, l’aventure familiale s’enrichit avec l’arrivée de sa sœur, de son frère, mais aussi de leurs conjoints respectifs.
Le premier grand tournant sera amorcé en 2010 avec le passage en label biologique. Un déclic pour la famille Viala. Tous ressentent le besoin de se reconnecter à la nature, à l’essentiel et d’offrir un meilleur cadre de vie à leurs enfants. Malgré les nombreux changements que cela implique, tout sera pensé pour respecter au maximum les différents écosystèmes qui composent l’exploitation. En 2017, ils découvrent la permaculture, cette philosophie pragmatique jardinière venue d’Australie. Peu à peu, le projet prend forme. Il s’agit d’aller vers une production agricole durable et économe en énergie qui se base sur l’éthique d’une culture naturelle. Les deux frères dévorent de nombreux ouvrages et affinent leur vision d’une ferme dont l’activité s’inscrirait en totale harmonie avec la nature environnante.
Très vite, les allées d’oliviers accueillent des poules – qui mangent les larves de la mouche si nocive pour les oliviers – puis des moutons mais aussi des chevaux qui, grâce à la rotation contrôlée, broutent sans fatiguer les terres. Beaucoup de travail sera nécessaire, de la patience aussi, pour créer cette oasis d’herbes aromatiques, de fleurs, de fruits et de légumes composée comme un tableau, ou encore ces mares qui feront bientôt la joie des batraciens et qui surtout fourniront l’eau nécessaire au domaine.
À force de travail, de patience, de réflexion, d’observation et avec la volonté de ne pas céder à la facilité, ils peuvent regarder fièrement le chemin parcouru. Et si la famille Viala pratique une agriculture bienveillante, elle souhaite aussi transmettre ses valeurs et son éthique : le respect de la faune et de la flore, le bien-vivre, le goût authentique des produits, et surtout une alimentation durable. Pierre en est convaincu, l’alimentation de demain sera plus végétale.
Le résultat ? qu’il s’agisse des olives de bouche qui existent en plusieurs variétés, des préparations comme les tapenades et bien sûr des huiles, tout est bon ! La prise de conscience qu’une autre agriculture est possible est en marche, ils en sont la preuve. Une bonne nouvelle.
LE DOMAINE DE L’OULIVIE
Mas de Fourques – 34980 Combaillaux – T. 04 67 67 07 80 26
Texte Marie Gineste / Photos Portraits ©Guilhem Canal