Président du groupe automobile Grim, Marc Grégoire fait partie du paysage local montpelliérain. C’est l’un des acteurs les plus dynamiques du marché régional. Cet homme d’affaires très sollicité est aussi un épicurien attaché à la région et sa gastronomie. Rencontre.
Chefs d’Oc : Vous appréciez la gastronomie de manière générale ?
Marc Grégoire : Oui complètement. Parce que dans la gastronomie il y a une notion de plaisir véritable, universel. Si j’apprécie tant la cuisine de nos chefs c’est aussi parce que je pratique à la maison. J’adore cuisiner pour mes amis, mes enfants ou pour ma femme. Si on ne cuisine pas ou qu’on ne reçoit pas, on ne peut pas imaginer le travail considérable que cela représente. Quand on cuisine, on pense à l’autre. C’est un acte d’amour.
CO : Selon vous gastronomie et business, c’est une bonne recette ?
MG : C’est même essentiel. J’ai d’ailleurs un gros budget de bouches (rires).Vous savez nous à mener des affaires ou des discussions parfois assez dures et concrètes. J’ai pu observer avec l’expérience que bien souvent on se vouvoie avant d’aller à table, puis on fait connaissance.
À la fin du repas on se tutoie et la relation postérieure devient complètement différente.
Dans ce contexte, la table crée “le” lien, le rapprochement. La relation postérieure devient alors complètement différente. C’est important même avec les collaborateurs. Lorsque l’on a des réunions de travail on prend soin de finir à table pour créer ce même lien en interne avec les membres du personnel par le côté festif qu’amène la bouche.
CO : Que pensez-vous du travail des Chefs d’Oc ?
MG : Je félicite leur initiative. Rassembler leurs signatures c’est une belle promotion de la gastronomie et du terroir du Languedoc
CO : Le groupe Grim est implanté dans l’Hérault mais aussi dans la Drôme, dans l’Aude, dans le Gard, au Pays-Basque. Bien connaître sa région c’est aussi apprécier sa gastronomie ?
MG : Forcément. C’est un des piliers de la connaissance de son territoire. Déjà comme on le disait tout à l’heure, on associe toujours la gastronomie au business pour créer le lien. Forcement en multipliant les expériences culinaires dans se contexte là, on fait connaissance de tous les acteurs locaux.
CO : Vous êtes attachés à la notion de terroir ?
MG : Énormément. D’ailleurs j’ai chez moi un livre de recettes du Languedoc que j’apprécie énormément.
CO : Aujourd’hui gastronomie rime plus avec travail ou plaisir ?
MG : D’abord le plaisir même s’il est souvent associé au travail.
CO : Un bon repas suppose t-il une bonne bouteille ?
MG : Oui, c’est obligatoire (rires). Le vin c’est une culture exceptionnelle, un travail d’amoureux. Là aussi on peut parler d’acte d’amour. J’aime aller à la rencontre des vignerons pour pouvoir encore mieux apprécier leurs vins. On n’appréciera jamais autant un vin que lorsqu’on a vu le travail qui a été fait, la charge affective qui a été mise dedans.
Cultiver la vigne et élever un vin c’est aussi un acte d’amour, comme la cuisine. C’est simple, je ne bois que les vins d’ici. J’affectionne tout particulièrement le Domaine du Joncas, un vin élevé en biodynamie et surtout la cuvée Obra de 2011.
Je suis quand même curieux, lorsque je me déplace je goûte quand même les vins locaux. J’ai commencé un apprentissage des vins du nord du côte du Rhône à Valence, et là je commence à découvrir les Irouleguy.