Sous les lumières tamisées de son atelier montpelliérain, Jean-Luc Coyère fait naître des trésors de saveurs. De petites pousses à la fois délicates et puissantes, qui enchantent les plus grands chefs de la région, dont Ruddy Gounel du Grand Arbre.
Jean-Luc Coyère n’était pas prédestiné à devenir un artisan de la terre. Ancien commerçant en décoration ethnique et formé à l’aquaculture, il suit un parcours aussi sinueux que les racines de ses micro-pousses. C’est en 2018 qu’il décide de changer de cap. La terre l’appelle, mais les espaces agricoles sont rares et coûteux. Alors, dans un élan d’innovation, il se tourne vers l’agriculture urbaine.
“Je n’avais pas de terrain, explique-t-il, mais je voulais cultiver. En cherchant des solutions, j’ai découvert les micro-pousses. Cela m’a paru faisable, même dans un petit espace”. Jean-Luc réquisitionne alors la chambre de sa fille Louise, qui deviendra l’égérie de sa petite ferme urbaine, Les Pousses de Louise. Dans cette pièce devenue serre, sous des lampes LED, il s’initie à cette agriculture miniature. Les pousses s’épanouissent sur des étagères, offrant en quelques jours une explosion de saveurs et de couleurs.
Les micro-pousses, qu’il récolte après quelques jours de germination, sont des concentrés de nutriments et de goûts. “Ce que j’aime avec les chefs, c’est que chaque variété trouve son accord parfait dans leurs plats, raconte JeanLuc. Ils recherchent toujours des nouveautés.
Et c’est ce que j’aime proposer. J’adore explorer des saveurs inédites, comme l’oseille sanguine ou encore la marguerite dorée, une plante à la sensation électrique qui intrigue autant qu’elle ravit”. Du radis piquant, du basilic anisé, ou encore des variétés plus exotiques comme le tuna, un arbre dont les jeunes feuilles apportent une note amère et surprenante. Cette diversité attire les restaurateurs de la région auxquels il livre ses pousses en barquettes, terre comprise, pour une fraîcheur absolue. Avec Ruddy Gounel, chef du Grand Arbre, JeanLuc a tissé des liens particuliers. “Ruddy aime les produits qui sortent de l’ordinaire. Il est toujours à la recherche de quelque chose qui surprendra ses convives”.
Aujourd’hui, Jean-Luc ne se contente plus de sa chambre transformée. Grâce à l’appel à projets “Graines de Mosson”, il a obtenu un local de 160 m², où il peut élargir sa production et expérimenter de nouvelles cultures. “Cela me permet de rêver plus grand, tout en restant fidèle à cette idée : cultiver la nature au cœur de la ville”. Les Pousses de Louise, plus qu’une ferme urbaine, sont devenues un pont entre la terre et la gastronomie, un lieu où chaque pousse raconte une histoire, celle de la passion et de l’innovation.
