Une fleur dans son assiette ? L’idée est loin d’être saugrenue ! Depuis quelques années, elles fleurissent nos entrées, nos plats et nos desserts et pas seulement pour faire joli. Rencontre avec Pascale Villevalois, une pionnière dans la culture de fleurs comestibles.
Cette amoureuse de la nature est retournée à l’école pour passer un CAP Horticulture et Métiers du jardin. Son crédo : la fleur bio comestible, un produit mariant le beau et le bon qui la fascinait enfant déjà. Cueillir la fleur donc avant qu’elle ne se fane. Et s’en nourrir, l’esprit et le corps. C’est ce que fait Pascale Villevalois depuis
8 ans, dans son jardin presque secret à 500 mètres d’altitude au sud des Cévennes.
Des capucines au goût de radis noir, des monardes fleurant bon la sarriette ou le safran, de la dracocéphale sentant le citron et même de la bourache rappelant l’huître. De la sauge ananas, aux pétales de cosmos en passant par l’agastache mentholée etc… il y a de quoi surprendre les papilles ! Délicieuse à plus d’un titre, sa sélection de fleurs comestibles s’invitera assurément dans vos préparations culinaires. Parmi ses clients parlant aussi le langage des fleurs, de nombreux chefs et leur cuisine aux incroyables combinaisons de goût.
Au-delà du plaisir gustatif, il y a aussi la démarche écologique et un désir de permaculture que Pascal aimerait voir fleurir dans les jardins. En France, l’horticulture bio est peu développée. Les fleurs coupées poussent à grand renfort d’engrais et de pesticides. Très utiles au potager bio, les fleurs semi-sauvages attirent les insectes butineurs, des hôtes précieux pour la pollinisation et l’élimination des indésirables. D’autres seront utiles pour se débarrasser des nuisibles. Évidemment si demain matin l’envie vous prend de grignoter des fleurs, ne commencez pas par attaquer les plantes du salon. Il n’y a pas de place pour l’improvisation, toutes les fleurs ne sont pas comestibles. Certaines sont même extrêmement toxiques.
Marie Gineste