Isabelle Mangeart est à la tête du Clos des Nines, à Fabrègues. Avec son conjoint, elle a planté « dans ce paysage inondé de lumière » le nid de sa petite « tribu » composé de ses trois filles, « Nines » en langue d’Oc. Isabelle aime transmettre, surtout des valeurs, donner, offrir, partager. C’est sans modération qu’elle s’emploie au métier d’artisan vigneronne et qu’elle veille sans relâche sur ses ceps de vignes. Isabelle Mangeart est à la tête du Clos des Nines, à Fabrègues. Avec son conjoint, elle a planté « dans ce paysage inondé de lumière » le nid de sa petite « tribu » composé de ses trois filles, « Nines » en langue d’Oc. Isabelle aime transmettre, surtout des valeurs, donner, offrir, partager. C’est sans modération qu’elle s’emploie au métier d’artisan vigneronne et qu’elle veille sans relâche sur ses ceps de vignes. Elle fait du cas par cas, car c’est en « chouchoutant » ses végétaux qu’elle en obtiendra de beaux fruits qui génèreront plus aisément de belles cuvées. Des 10 cépages issus de ce « terroir mosaïque » d’un seul tenant de 8 hectares, seul au milieu de la garrigue, Isabelle créée de fabuleux nectars. Récoltant des distinctions sur plusieurs de ses cuvées, au Magazine du Vin (99/100), Guide Hachette (coup de coeur et 3 étoiles) Médaille d’Or au concours international de Lyon, Bettane et Desseauve (coup de coeur et 15/20), Gault et Millau (16/20, 16,5/20) Wine Spectator (90/100 et 93/100), Decanter International (Médaille d’Or). Parker 93/100.
Quel est votre ressenti en tant que femme au milieu de ce monde à priori masculin ? « Cela ne m’a pas gênée outre mesure. Je ne me suis tout simplement pas posé la question du genre, j’ai eu envie de vivre cette vie ! On finit par trouver sa place, d’après mes lectures, un peu plus d’un tiers des vignerons sont des vigneronnes… J’ai trouvé ma place tout naturellement. »
Toutes ces distinctions sont-elles une consécration ? juste une récompense ? « C’est une motivation de plus. Cela démontre que je suis sur la bonne voie, même si chaque année c’est une nouvelle page blanche qui doit s’écrire. »
Le rosé est-il un vin ? « C’est un vin à part entière et pour ce faire la date de la récolte fait la différence, le choix de la maturité, le croquant, à 95% ! »
Le débat d’être un grand vin ? « Un grand vin c’est celui qui vous procure le plus grand plaisir, non ? »
Doit-il être considéré de garde ? « Je n’ai pas assez de recul la dessus, car je fais du rosé depuis 3 ans. Toutefois, je pense qu’il y a un premier risque c’est qu’il perde en couleur; aujourd’hui, le 2015 est sur sa fraicheur, son tonus, le 2014 dévoile des notes plus confites tout en gardant une belle longueur. Et procure encore du plaisir. Le but du rosé est plus saisonnier !»
Est-il si difficile d’obtenir la couleur que l’on veut ? « cela nécessite de l’attention et de la minutie au pressoir, choisir des cépages peu colorants, goûter tous les jus, les protéger de l’oxydation, ne garder que les premières presses etc, mais je vais préserver mes « secrets » de cave comme le pâtissier sa recette préférée »
Comment doit-on s’y prendre pour avoir au final un vin pâle ou clair et de la matière en bouche ? « C’est sans aucun doute l’alchimie de l’assemblage, chaque cépage apporte ses caractéristiques gustatives et olfactives…c’est un métier, on apprend à chaque vendange… »
Le rosé n’est-il à considérer que pour l’été ? Gastronomique ou juste une mode ? « C’est par définition un vin de convivialité. Le mien est gastronomique et j’aime à le savoir agréable dès l’apéritif, quand il est servi bien frappé, puis à température plus modérée il apprivoise des côtelettes d’agneau en grillade, et pour terminer surune gourmande salade de fruits rouges…. »
La dégustation : Rosé issu de pressurage direct de 80% de cinsault pour le fruité et la fraicheur, et 20% de grenache pour la chair. La robe est claire pétales de rose, le nez très séduisant par une envolée de fruits gourmands, bouche acidulée riche de saveurs, dont la longueur se dévoile comme un bouton de rose s’ouvrant au soleil ! A déguster dès maintenant, sachant que ce rosé a un potentiel de garde de 2 voire peut-être 3 ans dans une bonne cave à température linéaire et à l’abri de la lumière. Prix de vente au caveau à 9€.
Clos des Nines par Isabelle Mangeart
Route de Cournonsec D5E7 – 34690 Fabrègues 04 67 68 95 36
clos.des.nines@free.fr
www.closdesnines.com
Par Nathalie Guiltat,
sommelière du restaurant
Le Castel Ronceray