Le Domaine de la Marfée, situé à Murviel-lès-Montpellier, est le résultat de la passion et du dévouement de deux néo-vignerons, Thierry et Françoise Hasard. Loin des clichés romantiques, leur aventure dans le monde viticole est une histoire de courage, d’apprentissage et de respect pour la terre. Et si leur amour pour la terre et le vin est aussi profond que les racines de leurs vignes, leur épopée dans le monde viticole est une histoire de passion. Un hommage à l’authenticité d’un terroir singulier.
Imaginez les collines ondulées, les vignes gorgées de soleil, le ciel azuréen, les senteurs de la garrigue méridionale, le chant des grillons… vous voilà à Murviel-lès Montpellier. C’est ici que Thierry et Françoise se sont installés à la fin des années 1990 pour réaliser leur rêve et devenir vignerons. Passionnés de vin, ils passent beaucoup de temps à visiter des vignobles, à rencontrer des vignerons et à déguster des vins.
En 1997, après une mûre réflexion, ils décident finalement de se lancer dans l’aventure. Une quête de terroir et d’apprentissage qui pousse Thierry à sillonner la campagne, cherchant des vignes à acquérir et des conseils auprès des vignerons locaux. “Je n’étais pas prédestiné à devenir vigneron. Mon père et ma mère n’étaient pas de ceux que l’on peut appeler des connaisseurs et j’ai fait carrière. Mais mon père était fasciné par le vin. Lorsque nous étions enfants, mon frère et moi l’aidions à mettre en bouteille du vin qu’il achetait en vrac. Ce sont des souvenirs précieux qui nous ont laissé quelque chose à mon frère et moi puisque lui-même est devenu vigneron, en Bourgogne”, sourit Thierry.
Finalement, ils débusquent 5 hectares de vignes à Murviel–lès-Montpellier, sur les recommandations d’un conseiller de la Chambre d’agriculture. Une mosaïque de petites parcelles disséminées autour du village qui semblent offrir le meilleur terroir pour leur projet. Celui des grès de Montpellier et de Saint-Georges-d’Orques, connu pour ses oxydes de fer qui donnent une caractéristique distincte aux vins, les dotant généralement de davantage d’acidité et de fraîcheur. “Si vous observez une carte géologique de Murviel, c’est un véritable mélange de sols. Bien que la base soit argilo-calcaire, il existe des variations considérables dans la composition du sol, ce qui confère aux vins une complexité et une diversité uniques”. Ici, les vignes sont entourées de haies et de murs de pierre typiques de la région.
Chaque parcelle a sa propre identité – certaines sont entourées de bois, d’autres ont des orientations différentes, et même les espacements de plantation varient. Cela crée un patchwork de micro-terroirs, chacun apportant sa contribution à la palette de saveurs et d’arômes. Le domaine possède même un petit trésor, des “Grenaches qui datent du XIXe siècle”, précise Thierry. Dès le début, le couple adopte une approche biologique pour la culture de ses vignes. Mais la curiosité de Thierry les conduit vers la biodynamie, une approche encore plus holistique de la viticulture. Une philosophie enracinée dans le respect de la terre et l’envie d’élaborer des vins de qualité.
Pendant dix ans, ils vont produire leur vin dans les caves du Château de Fourques grâce à la générosité de la propriétaire, et stocker leurs bouteilles dans leur maison à Montpellier jusqu’à construire leur propre cave en 2008. C’est là que la magie opère – dans la cave. Thierry et Françoise, en véritables alchimistes, forgent des assemblages avec la précision d’un horloger suisse. Les vins sont élaborés en mono-parcelles et vieillissent dans des barriques de chêne assez anciennes, avant d’être assemblés. Un point essentiel pour assurer la micro-oxygénation du vin. “Sur une quinzaine de jours, nous goûtons tout avec Françoise avant l’assemblage, et prenons des décisions méticuleuses pour créer des assemblages qui reflètent l’esprit du domaine”, explique Thierry.
“Il est important de coupler innovation et tradition si l’on veut chercher à améliorer le processus de vinification”.
Aujourd’hui, le domaine s’étend sur 15 hectares et produit plusieurs cuvées. Les Gamines, souvent décrite comme leur signature, est un hommage à leurs deux filles, tandis que Della Francesca est comme un secret bien gardé qui ne demande qu’à être découvert. Et puis il y a “Les Champs Murmurés”, un chef-d’œuvre qui marie tradition et modernité. Au total, un blanc et quatre rouges appréciés des connaisseurs, non seulement en France, mais aussi en Angleterre, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse ou encore au Canada. “Notre objectif est le même depuis toujours. Nous concevons des vins qui peuvent donner du plaisir même s’ils sont jeunes, mais aussi avec un potentiel de garde”, précise Thierry.
Vous l’aurez sans doute compris, le Domaine de la Marfée n’est pas qu’un vignoble, c’est une épopée. C’est une histoire d’amour, de passion et de dévouement. Thierry et Françoise Hasard, par leur persévérance et leur travail, nous rappellent que la vie elle-même est comme un bon vin – pleine de nuances, de surprises et de moments qui se savourent jusqu’à la dernière goutte.
Texte Marie GINESTE – Photos Guilhem CANAL