Femmes de Chefs

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Derrière un chef, il y a presque toujours une épouse experte. Logistique, administration, coaching, communication: rien ne fait peur à ces femmes qui finissent par former des duos professionnels fusionnels avec leur mari. Nous avons eu la chance de rencontrer Marie-France, Angélique et Séverine. Bienveillantes, ambitieuses et passionnées, leur force de caractère transporte. Leur énergie positive donne à réfléchir. Entrepreneuses, mamans et épouses, ce sont des femmes au pluriel.  Des femmes d’exception que nous avons voulu mettre à l’honneur. Leur point commun ? Leur engagement.

Marie France

Les femmes ont toujours eu un rôle auprès de leur “mari chef”. Sauf que personne ne parlait vraiment d’elles. Mais il semblerait que les dernières générations mettent davantage en avant le fait qu’une “maison”, c’est aussi un couple. Cela apparaît comme une évidence lorsque l’on observe le visage souriant de Marie-France et le regard fier et bien veillant qu’elle pose sur son mari.

Pourtant, même si elle adore cuisiner, elle n’est pas du métier et ne travaille pas – sauf cas exceptionnel- avec son époux.

Pour Guillaume Leclere, il n’a d’ailleurs jamais été question que Marie-France abandonne son poste d’infirmière.

Séverine

À l’inverse, Séverine a décidé de mettre sa carrière entre parenthèses pour offrir une totale disponibilité à son époux. “Chez Paulette”, on retrouve les recettes de Guillaume Despont. Mais le chef d’orchestre, c’est elle. Brillante et indépendante, elle n’est pas la seule, dans le monde de la gastronomie, à occuper un rôle de première importance auprès de son mari.

Le milieu, en devenant moins misogyne, laisse une marge d’actions de plus en plus large aux femmes des chefs.

Fini le temps où leur fonction se résumait à l’accueil bienveillant des hôtes. D’aides informelles, les épouses se sont métamorphosées en bras droits indispensables.

Laissant leurs époux à leurs fourneaux, elles assurent dans l’ombre des fonctions clés dans l’entreprise: communication, droit, management, ou finance.

Angélique

C’est le cas d’Angélique. Ambitieuse et compétente, la jeune femme est du métier. Elle a d’ailleurs presque toujours travaillé avec son mari, Romain Salamone. C’est par conviction qu’elle a choisi de ne pas trop apparaître sur le devant de la scène. Aujourd’hui encore, c’est elle qui supervise d’une main de maître l’avancée de leur nouveau projet.

Une dizaine d’années de vie commune lui ont laissé le temps de se forger progressivement une place cruciale dans la bonne tenue de leurs établissements.

Alors que les clients réclament des expériences toujours plus sophistiquées, l’accompagnement conjugal devient de plus en plus primordial : les chefs ne peuvent à la fois être au four et au bureau.

 

Toutes les trois en ont bien conscience. Leurs maris mettent leur cœur dans leurs  assiettes. Ils sont obligés de se réinventer, d’être en questionnement perpétuel.

C’est pourquoi leurs différents encouragements ont un impact réel dans les décisions professionnelles de leurs conjoints.  

C’est cela la puissance du “couple”

En chaque occasion, elles sont présentes pour les aider à se dépasser, à relever tous les défis. L’ouverture de leur établissement gastronomique en fut un pour Romain et Angélique.

L’ouverture du premier restaurant de Guillaume alors que Marie-France terminait ses études d’infirmière, un autre. Le lancement du Bistrot de Bacchus puis de“Chez Paulette” pour Guillaume et Séverine encore un.

Et puis, il y a un point essentiel à ne pas négliger. L’amour. Il n’y a qu’à voir les yeux de Séverine quand elle regarde son mari. Écouter Angélique parler de Romain qu’elle assiste pour préserver ses forces, son épanouissement, et leur vie de famille. Ou encore Marie-France faire de son mieux pour soulager Guillaume.

Devenir la meilleure version de soi est un chemin parfois difficile dans lequel il faut être patient et endurant. Mais surtout bien accompagné. Parfois, cela implique une bonne dose d’abnégation. Mais aucune relation fructueuse ne fonctionne que sur du rationnel. Surtout dans un métier de passion comme celui-là.

Être femme de chef, c’est un peu comme épouser un homme politique. L’imbrication entre le personnel et le professionnel est telle qu’on ne peut que collaborer ensemble. Mais soyons clairs, femme de chef n’est pas un métier. Il serait injustifié de les réduire à ce simple statut.

TEXTE MARIE GINESTE
PHOTOS©GUILHEM CANAL