On a cuisiné… André Deljarry

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Président de la CCI de Montpellier depuis 2011, André Deljarry est élu Président de la CCI Hérault et 1er vice-président de la CCI Occitanie en décembre 2016. Après une longue carrière dans la grande distribution, il se consacre désormais avec enthousiasme et conviction au développement de certains territoires de la région.
Il dresse dans son plan 2017- 2021 une longue liste de projets et d’engagements. Avec ce mot d’ordre : « conduire une stratégie pragmatique et efficace, afin de demeurer un des territoires les plus attractifs d’Occitanie ». Et cette vision : « promouvoir l’Hérault comme LA destination où il fait bon entreprendre » Rencontre.


Chefs d’Oc : Avec plus de 5 500 entreprises dans le secteur des CHRD sur l’Hérault, une progression de +15% des entreprises sur les 10 dernières années, la restauration est un secteur phare de notre économie. Quelle est l’approche de la CCI Hérault sur ce domaine ?
André Deljarry : C’est un secteur très concurrentiel en perpétuelle mutation. C’est pourquoi, nous devons apporter une réponse complète, cohérente et de qualité. Nous devons ici plus qu’ailleurs, en raison de notre fort potentiel touristique, développer la gastronomie. Il faut faire évoluer et mettre en avant nos talents.
Concrètement, cela passe par l’accompagnement des professionnels dans la mise en place d’opérations de valorisation, de communication et de marketing. Notre dispositif CCI, Préférence Commerce, est d’ailleurs un bon exemple d’outil à disposition des professionnels. Nous intervenons aussi dans l’accompagnement du recrutement et de la formation. Les CCI au travers des CFA, ont une place et un rôle déterminant à jouer. Nous déployons également des ateliers pour aider les professionnels à maîtriser leur e-réputation. Il est important que les restaurateurs soient les plus réactifs possible. La CCI s’investit avec les syndicats professionnels comme l’UMIH et le SYNHORCA.
CO : Que pensez-vous du travail des Chefs d’Oc ?
AD : Ils font un travail d’accompagnement tout à fait remarquable. D’une part, pour leur amour du terroir et des choses bien faites. D’autre part pour leur valeur de partage et la mise en commun de leur savoir. Nous avons d’ailleurs été les premiers à les accompagner. Ce sont des gens de cœur, de passion qui ont su prendre les bonnes initiatives et créer une véritable émulation. Ils ont écrit une très belle histoire pour laquelle il faut aller encore plus loin avec pour objectif la pérennisation d’une meilleure gastronomie.
CO : Bien connaître sa région c’est aussi apprécier sa gastronomie ?
AD : C’est ce dont on parle en premier lorsque l’on veut mettre en avant sa région. On plébiscite un territoire grâce et avec sa gastronomie. Le nôtre est particulièrement riche. Nous sommes attachés au principe des produits du terroir et donc de la gastronomie.
CO : La gastronomie chez vous, c’est une histoire de famille ?
AD : Oui. Mon père était lui-même boulanger. Il adorait cuisiner pour toute la famille. Nous étions cinq garçons ! L’un de mes frères a été chef cuisinier dans un restaurant des Pyrénées-Orientales. L’un de mes fils, Nicolas, est passionné par la viticulture et la gastronomie. Je suis un véritable épicurien. J’ai eu l’occasion de diner dans de très grandes tables. Mais j’ai découvert avec lui une nouvelle approche de la gastronomie en allant dans les cuisines.
CO : À quoi ressemblent vos repas de famille ?
AD : Nous nous réunissons souvent. J’aime les grandes tablées où chacun est le bienvenu même au dernier moment. J’attends ces moments avec impatience.
CO : Avez-vous le temps de cuisiner ?
AD : C’est mon épouse qui est une cuisinière de talent ! Mais j’apprécie cuisiner surtout l’été. J’aime faire les grillades à la plancha. Des choses simples avec de bons produits. J’aime faire plaisir.
CO : Que peut-on trouver au menu?
AD : Du poisson à la plancha. Du turbot et du saint-pierre. Ou encore des moules au whisky ! Mais aussi de la viande d’Aubrac.
CO : Vous avez de bonnes adresses pour faire vos courses ?
AD : J’aime la magie des rencontres. Je privilégie les circuits courts, les halles et les marchés de Montpellier et de sa périphérie. Il y a de belles histoires à découvrir
CO : Un plat que vous adorez ?
AD : La soupe de poisson et la bouillabaisse. J’apprécie énormément les tartines et la brouillade de truffe.
CO : Face au menu, aimez-vous prendre des risques?
AD : Bien sûr ! C’est comme cela que l’on découvre de nouvelles saveurs.
CO : Quels sont vos restaurants favoris ?
AD : Ils sont nombreux ! Bien sûr la Maison de la Lozère, Leclere et la Réserve Rimbaud. Mais aussi les chefs Yannick Alléno et Guy Savoie. Ou encore Édouard Loubet du Moulin de Lourmarin. J’ai bien sûr un coup de cœur particulier pour le restaurant 1789 créé par mon fils Nicolas.
CO : Votre meilleur souvenir de gastronomie ?
AD : Un loup aux cèpes… C’était chez Michel Alexandre. C’était divin alors que ce sont des produits opposés.
CD : Est-ce qu’un bon repas suppose une bonne bouteille ?
AD : Les accords mets et vins sont essentiels. Je dirais que c’est un tout. Les arômes du vin magnifient les plats et vice-versa.
CO : Du vin local ?
AD : Ils sont nombreux aussi ! Grange des Pères, Mas de Daumas Gassac, Puech Haut, Mas de l’Ecriture, Mas Julien, l’Ermitage du Pic Saint Loup, le Domaine du Haut-Lirou… J’aime aussi les cocktails réalisés avec du Noilly Prat de Marseillan, le Muscat de Lunel et de Frontignan.
CO : Justement, la CCI souhaite doter le département d’une Route des Vins, du patrimoine et des métiers d’arts. Vous y travaillez avec le Conseil départemental ?
AD : C’est en cours en effet. Nous avons lancé l’opération sur l’est de l’Hérault en collaboration avec les autres chambres consulaires. Nous avançons sur le reste de l’Hérault. Mais tout se fait aujourd’hui sous l’égide du Conseil Départemental qui lance le guide très réussi Oenotour. Il s’agit de circuit court mais à l’image de notre territoire. Nous sommes certains qu’en mêlant la gastronomie, le viticole, les métiers d’art et le patrimoine, nous pourrons créer une unité. Notre objectif est de faire découvrir l’ensemble de notre territoire et de ses talents. C’est le travail de fond que nous réalisons avec le Département.

PROPOS MARIE GINESTE
PHOTOS GUILHEM CANAL