TEXTE : MARIE GINESTE
PHOTOS : GUILHEM CANAL
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Marrakech, la ville impériale attire. La beauté de ses monuments, l’effervescence de sa médina et la richesse de ses souks.… Amateurs de belles pierres et de palmeraie, vous ne pourrez qu’être ravis de votre séjour. Au départ de Montpellier, il suffit de 3h de vol à peine pour rejoindre Marrakech et découvrir sa culture, son histoire et ses traditions. Pour peu que vous preniez le temps de vous y plonger avec envie et curiosité, c’est un autre monde qui s’ouvre à vous. Un monde où se côtoient les extrêmes. À tous les coins de rue, l’artisanat ancestral télescope le XXIe siècle. Haute en couleur, l’ambiance y est unique, avec la place Jema El-Fnaa, agitée de jour comme de nuit, ses souks bruyants dont la réputation n’est plus à faire et ses odeurs prégnantes de cuisine, sucrées salées mêlées, palettes gustatives parfois détonantes. C’est d’ailleurs au début de la route de l’Ourika, face aux montagnes de l’Atlas que Jacques et Laurent Pourcel ont choisi d’installer leur nouvel établissement, le restaurant Chouet.
Contrastée, enracinée dans le passé, mais tournée vers l’avenir, la ville de cœur de Laurent Pourcel promet un cocktail unique et déroutant d’influences pour un dépaysement garanti. Vous n’avez que deux jours pour visiter cette ville magique ? Suivez le guide !
JOUR 1 – SAMEDI
MATIN :
DIRECTION LA PLACE JEMAA EL-FNA ET LES SOUKS
« La place » comme la surnomment les locaux, déborde de vie du matin jusqu’au milieu de la nuit attirant les touristes bien sûr mais également, et contrairement aux idées reçues, de très nombreux Marrakchis. La tombée de la nuit est le meilleur moment pour humer l’atmosphère électrique qui y règne, entre les centaines de stands de street food, les musiciens et danseurs gnaouas, les charmeurs de serpents, les acrobates, les jongleurs et les conteurs.
Désignant l’ensemble des ruelles commerçantes au nord de la place Jemaa el-Fna, les souks sont éminemment touristiques, ce qui n’empêche pas d’y consacrer quelques heures. D’une part, parce que la visite de ce labyrinthe d’échoppes colorées est une expérience en soi, intimement liée à l’histoire de la ville. Mais aussi car on y trouve, au-delà des babouches et des souvenirs sans intérêt, des adresses uniques.
MIDI :
DÉJEUNER DANS UNE OASIS DE VERDURE AU JARDIN
À deux pas des souks, Le Jardin a su s’imposer en quelques années comme l’une des adresses qui comptent à Marrakech. Une situation centrale au cœur de la médina, un charmant patio ombragé aux allures de havre de paix, une carte mettant à l’honneur quelques classiques de la cuisine marocaine et internationale et une bande-son stylée entre jazz, électro et musique traditionnelle.
APRES-MIDI :
CONTEMPLER LES MAGNIFICENCES DE LA MEDERSA ALI BEN YOUSSEF
Tous les guides vous le diront, cette ancienne école coranique, en plus d’être l’un des rares édifices religieux du pays à être ouvert aux non-musulmans, est très certainement le plus bel exemple d’architecture arabo-andalouse de Marrakech. Incontournable.
PRENDRE LE THÉ AU DAR CHERIFA
Pour s’offrir une pause au beau milieu de la trépidante médina, il n’y a pas plus indiqué que ce riad historique du XVe siècle, dont on dit que c’est la plus ancienne bâtisse encore debout, impeccablement restauré et transformé en café littéraire raffiné. On vient y boire le thé au milieu des ouvrages mis à disposition des visiteurs de passage et des œuvres d’art régulièrement exposées, le tout dans une quiétude inédite dans les environs. Bien que signalé dans de très nombreux guides consacrés à la ville, l’endroit n’est pas pris d’assaut par les touristes. Et c’est tant mieux.
SOIR :
DÉGUSTER UN COUSCOUS À LA MAISON ARABE
Si l’on ne s’est pas laissé embarquer par l’un des rabatteurs d’El-Fna, on prendra la direction de la déjà mythique Maison Arabe, un riad-hôtel historique de la médina. Au-delà de la très bonne cuisine marocaine et internationale qu’on y sert, le lieu offre un cadre merveilleux pour un dîner en amoureux. Atmosphère intimiste, musique traditionnelle, éclairage à la bougie et tables au bord de la piscine extérieure de l’hôtel font des Trois Saveurs une adresse à ne rater sous aucun prétexte.
JOUR 2 – DIMANCHE
MATIN :
FLANER DANS LES RUES DE GUÉLIZ, LA VILLE NOUVELLE
Délaissé par les touristes qui lui préfèrent l’exotique médina, le quartier de Guéliz, qui abrite le centre commerçant de la ville nouvelle, est pourtant à bien des égards une étape obligée de toute visite à Marrakech. Non seulement car il permet de découvrir une autre facette de la ville ocre, allant chercher ses influences de l’autre côté de la Méditerranée ou de l’Atlantique, mais aussi parce qu’on y retrouve certains des meilleurs spots du Maroc en matière de shopping.
MIDI :
BULLER SUR LA TERRASSE DU CHOUET
Totalement ouvert sur l’extérieur, le bistrot gastronomique des frères Pourcel joue sur des déclinés de vert kaki créant un jardin intérieur qui se prolonge vers l’immense terrasse en paliers. Les matières sont naturelles et artisanales apportant une âme à l’endroit : carreaux de ciments, objets chinés, tissus en kiria, voûte aux sculptures syriennes. Dans un esprit « bistronomie » CHOUET propose une carte à base de produits frais et naturels, qui se décline autour de deux modes de cuisson, le barbecue au feu de bois, et la plancha. Cuisine simple version chic, produits locaux, saveurs de la Méditerranée et du Maroc habillent la carte.
APRES-MIDI :
ADMIRER LES BEAUTÉS DU JARDIN MAJORELLE
On ne présente plus le célébrissime Jardin Majorelle rue Yves Saint Laurent, créé par le peintre lorrain Jacques Majorelle en 1931. À la fois jardin botanique – environ 300 espèces y cohabitent – et artistique – une magnifique villa Art Déco y est édifiée- entretenu avec une minutie extrême, le jardin qu’affectionnaient tant Yves Saint Laurent et Pierre Bergé (qui l’ont d’ailleurs racheté en 1980) est l’un des plus beaux lieux de promenade de la ville. Avant de quitter les lieux, on ne manquera pas de visiter le petit Musée Berbère, installé depuis fin 2011 dans la villa recouverte du fameux « bleu Majorelle » et présentant une intéressante collection d’objets et d’artefacts berbères.
ACHETER SES SOUVENIRS AU 33 RUE MAJORELLE, LE « COLETTE MARRAKCHI »
Le 33 rue Majorelle est désormais en réalité installé au 33 rue Yves Saint Laurent, presque en face du jardin éponyme. Cette adresse autant prisée des locaux que des touristes curieux s’est imposée comme l’un des Concept Stores les plus intéressants du pays. Dans un cadre lumineux et résolument moderne, on y découvre un ensemble de créations (mode, bijoux, objets pour la maison ou accessoires) imaginées par une quarantaine de designers marocains et soigneusement sélectionnés par Monique Bresson, la métronome des lieux.
FIN D’APRES-MIDI :
SE RELAXER DANS LE LUXUEUX SPA DE LA MAMOUNIA
Marrakech compte peut-être des dizaines d’hôtels, plus fastueux les uns que les autres, mais aucun d’entre eux ne peut rivaliser avec la mythique Mamounia. Ouverte en 1925, ayant accueilli pendant des décennies tous les grands de ce monde, elle a rouvert ses portes en 2009 après trois ans de travaux sous l’égide du décorateur Jacques Garcia. Parmi les nouveauté du palace, un spa considérablement agrandi, atteignant désormais 2 500 mètres carrés, ce qui fait de l’espace bien-être de l’hôtel l’un des plus vastes et des plus luxueux du Royaume. Idéal pour se détendre avec style.
LES COUPS DE CŒUR DE LAURENT POURCEL
Le Beldi Country Club, pour son cadre, son spa et son souk, en particulier le verre de Beldi.
La terrasse des épices, pour son emplacement dans la Médina, sa cuisine simple et goûteuse
L’antiquaire Mustapha Blaoui, pour l’artisanat marocain
La galerie des tanneurs dans le quartier de Guéliz, pour tout ce qui est cuir (vêtements, chaussures et accessoires).
L’étage du Café de la Poste, pour boire un verre à l’heure de l’after work
La pâtisserie Pierre Hermé à la Mamounia, pour déguster les traditionnelles pâtisseries.
La table de Yannick Alléno au Royal Mansour, pour une expérience de dégustation parfaitement équilibrée dans la tradition culinaire marocaine.
À GOÛTER
Marrakech est le carrefour des saveurs les plus alléchantes du Maroc. Tajines, couscous, pastillas et thé à la menthe font la fierté d’un pays réputé mondialement pour sa gastronomie. Pour mettre vos papilles en éveil et rendre heureux le gourmand qui sommeille en vous, rien ne vaut la cuisine de rue ! N’hésitez pas à tester les stands sur la place Jemaa El Fna, faites le tour et laissez vous séduire par celui qui saura vous convaincre de venir manger chez lui!
LE TAJINE
Le tajine est un plat de cuisson en terre cuite surmonté d’un couvercle en forme de cône. Il sert à la préparation de plats mijotés auxquels il a donné son nom. Au bœuf, à l’agneau, au poisson ou même végétarien, avec des légumes, des fruits secs, frais ou confits, des olives etc. On peut en déguster de toutes les sortes.
LA TANJIA
La aussi, il s’agit d’un ustensile de cuisson et par extension d’un plat. Plat typique de la ville, s’y rendre sans y goûter serait une hérésie. Deux histoires se racontent au sujet de son origine. La plus populaire veut qu’elle ait été créée par des ouvriers qui, n’ayant pas le temps de rentrer chez eux pour manger, prenaient tous les ingrédients qu’ils trouvaient, viandes, épices, légumes, les mettaient dans une jarre qu’ils laissaient ensuite chauffer jusqu’au lendemain au hammam voisin. Aujourd’hui, il s’agit d’un plat de viandes et d’épices cuit de longues heures et servi dans de nombreux restaurants marrakchis.
LA PASTILLA
Troisième grande spécialité marocaine, la version traditionnelle est faite à base de pigeon, mais on trouve là encore plusieurs variantes. Servie lors des fêtes et des réceptions, elle peut être sucrée ou salée, cette dernière version étant la plus courante. Il s’agit d’un gâteau de pâte feuilleté, fabriqué à l’aide de feuilles de brick et farci d’un hachis de pigeon ou de poulet, avant d’être saupoudré de sucre et de cannelle. On trouve également des pastillas aux poissons, d’autres aux fruits de mer.
LE COUSCOUS
Tout le monde le connaît. Mais il paraît qu’à Marrakech, c’est le meilleur. D’origine berbère, ce plat à base de semoule de blé existe dans de nombreuses variantes comme le tajine.
LE THÉ À LA MENTHE
C’est bien sûr un incontournable au Maroc. Comment évoquer les spécialités marocaines sans parler du traditionnel thé à la menthe?
Concluant à merveille un bon repas, c’est également la boisson de l’hospitalité, l’une de celles qui ne se refusent pas. À base de thé vert de Chine, de sucre et de menthe, sa préparation est traditionnellement l’affaire du chef de famille.