Une Journée au Château Grand Boise : BIENVENUE EN PROVENCE !

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Lundi 27 mai. Sous un ciel d’azur et une lumière éclatante, le domaine du Château Grand Boise se déploie majestueusement devant nos yeux sur les pentes de la montagne Sainte-Victoire, à 25 kilomètres à l’est d’Aix-en-Provence. Nous voilà, nous, une joyeuse délégation de passionnés sous la houlette de Benjamin Chassaing, fondateur de La Capilla à Montpellier. D’un côté, le chef Guillaume Leclère, Ludovic son maître d’hôtel et Laura, sa sommelière. De l’autre le chef Julien Dubroc et son associée, Laëtitia Masson. Tous ont répondu à l’appel de Jean Simonet et de Romain Tosolini pour une journée placée sous le signe de la découverte, de la convivialité et de la gastronomie.

Pas le temps d’attendre. La journée commence par une randonnée en VTT à travers les
94 parcelles de vignes du domaine, réparties sur 500 hectares de bois et de forêts. Les chemins sinueux offrent une immersion totale dans un environnement préservé, où chaque parcelle de vigne semble dialoguer avec la nature environnante. Les chênes verts, les pins et les herbes aromatiques de la garrigue composent un tableau vivant et authentique, baigné par une lumière intense qui révèle la palette de couleurs des graminées sauvages et des roches calcaires. Cette lumière, par le passé si chère à Paul Cézanne, imprègne chaque recoin du domaine, rappelant les tableaux du maître de la Sainte-Victoire. “Des endroits où tu as une telle nature préservée, cela n’existe pas. Avec Sofia, on en est tombés fous amoureux”, raconte Jean Simonet, le directeur d’exploitation. Le Château Grand Boise est plus qu’un simple domaine viticole. C’est un lieu chargé d’histoire, dont les origines remontent à 1610. La bastide du XVIIe siècle, solide maison de pierre face à la montagne Sainte-Victoire, surplombe la vallée de l’Arc.

Jadis, ce domaine réunissait les terres de La Grand’Boise, Cabassude et Les Brunets. Depuis, il n’a changé de mains que trois fois, gardant intactes son âme et son authenticité. “Le vignoble est très ancien. Il y avait vers le nord, qui a toujours été le vignoble depuis le Moyen Âge, l’exploitation de chênes. C’est pour cette raison que cela s’appelle la Grande Boise, la Grande forêt boisée, qui a donné le nom au lieu-dit et au château. Et vers le sud, c’étaient les ermites qui exploitaient une vingtaine de terrasses sur lesquelles on a replanté. Il y a eu de la vigne mais aussi des herbes aromatiques, des fruitiers. D’ailleurs quand j’ai voulu étendre un peu leur terrassement, je suis tombé sur le marbre directement. C’était une très mauvaise idée ! (Rires) Comme quoi, on faisait les choses plutôt bien à l’époque.”.

Ici, la diversité des terroirs est exceptionnelle. Situées entre 300 et 640 mètres d’altitude, les vignes bénéficient d’une exposition idéale et d’une amplitude thermique propice à la production de vins d’une grande fraîcheur et d’un parfait équilibre. “J’ai 40 hectares de vignes plantées pour 94 parcelles. Aujourd’hui on fait 40 à 45 % de rosé. Ce qui est peu, pour le coin. Un tiers de rouge et le reste en blanc. Je ne voulais pas dépendre d’une seule couleur. Je trouve qu’ici on a un terroir pour exprimer plein de choses. On a dix-sept cuvées, des vins vraiment différents”.

Le domaine, certifié en agriculture biologique, n’utilise ni engrais ni désherbants chimiques. “Ici, la nature, elle s’impose. Tu ne peux pas faire n’importe quoi. Il faut s’adapter à elle. Notre travail consiste à sublimer nos terroirs, pas à les maquiller. Le bio, la biodynamie, cela s’impose pour ramener de la fraîcheur. Avec la biodynamie, tu ramènes de l’équilibre. Après, il faut s’intéresser à la viticulture méditerranéenne, c’est primordial. J’échange avec des vignerons de Sicile par exemple sur le thème du stress hydrique, du manque d’eau, des équilibres à la cave. Je pense qu’il n’y a pas de secret. Enfin si, il y en a deux : ce sont le travail et l’observation. Plus on partage son expérience, plus on se donne les capacités de progresser. De faire mieux”.

Les cépages principaux de la Provence – Syrah et Grenache – règnent en maîtres, complétés par le Vermentino pour les blancs. Mais pas seulement. “J’ai planté des cépages un peu plus résistants, notamment sur ce terroir-là qui nous donne un peu plus de fil à retordre. C’est un terroir d’argile qui sèche plus vite que le reste de la propriété. On vient de greffer de l’Assyrtiko, et en bas, j’ai planté de la Monemvasia. L’objectif est de trouver des cépages résilients qui vont continuer dans notre identité, la fraîcheur. On a une grosse amplitude thermique jour-nuit de 20 degrés, plus l’altitude”.

Arrivés au sommet d’une colline, avec unevue imprenable sur les environs, nous avons pu déguster la gamme des vins du domaine. Le Château Grand Boise Rosé, assemblage de Grenache, Syrah et Cinsault, dévoile des notes de pêches, de fruits rouges, d’agrumes et de fines épices. Le Château Grand Boise Rouge, dominé par la Syrah et le Grenache, offre des arômes de fruits noirs et de poivre noir avec une belle longueur en bouche. La cuvée 1610 Blanc, 100 % Vermentino, révèle un caractère unique oscillant entre volume et tension, fruits exotiques et notes florales.

À notre retour à la bastide, c’est un chaleureux repas qui nous a été servi, face à la SainteVictoire. Et pour une fois, ce ne sont pas nos chefs qui sont passés derrière les fourneaux, mais Sofia, la femme de Jean Simonet, une artiste à part entière et pour le coup une cuisinière hors pair. Sa créativité a sublimé les vins du domaine, nous offrant une expérience unique. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au Château Grand Boise, on sait recevoir.

Sous l’impulsion de Jean, le domaine a connu une véritable renaissance. “Quand je suis arrivé, il y a douze ans, on est un peu repartis à zéro. On a arraché et replanté 70 % du domaine parce tout était abandonné. Il a fallu refaire les sols” précise Jean. Et le travail fut le même côté cave. Jean Simonet a entrepris de changer les pratiques culturales pour aller plus loin dans le bio. Vendanges manuelles pour quasiment tous les vins, levures indigènes, cuvier béton et demi-muids. “On a la chance d’avoir un très bel outil depuis plusieurs années. Tout est vinifié en cuve béton, je trouve que c’est la matière qui accompagne le mieux nos vins. Cela amène de l’allonge, un élevage sans amener de puissance. On vinifie tout sans soufre. J’ai grandi à l’époque où l’œnologie a explosé. On nous a appris qu’on ne pouvait pas faire de vin sans ajouter dix milliards de trucs. De cela, moi, je ne veux plus. Je ne suis pas contre la technologie, mais je pense qu’il faut qu’elle soit au service d’ajustements, cela ne peut pas être la ligne de conduite. L’équilibre naturel, pour moi, c’est primordial”. Cette journée au Château Grand Boise a été une expérience inoubliable, riche en découvertes et en émotions. Elle a permis de découvrir non seulement la beauté et la richesse du domaine, mais aussi la passion et le savoir-faire des hommes qui y travaillent : à l’image de Julien, responsable de cave, mais aussi de Romain Tosolini, entrepreneur aguerri et passionné de vin, qui se lance dans l’aventure avec Jean pour acquérir le Château Grand Boise.

Alors que le soleil se couche, une lueur dorée enveloppe le Château Grand Boise. S’il est l’heure de se dire au revoir, nous n’oublierons pas ce coin de Provence où chaque cep de vigne, chaque pierre et chaque bouteille racontent une histoire. Celle d’une passion partagée, d’un terroir sublimé et d’une promesse d’éternité. Une journée passée ici, c’est un voyage dans le temps et dans les sens, une invitation à revenir, encore et encore, pour savourer chaque instant.

Infos :
04 42 29 22 95
Chemin de Grisole 13530 Trets
www.grandboise.com


Balade en VTT encadrée par
David Metche de Cycles AJP
www.cycles-ajp-aix.fr