C’est sur les communes de Mauguio et de Lunel-Viel que Paul Jean a choisi d’installer son projet audacieux. Dans sa famille, on est artisan fleuriste depuis plusieurs générations et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa passion pour les fleurs est aussi profonde que ses racines familiales dans le métier.
Son histoire, c’est celle d’un artisan fleuriste décidé à devenir producteur de fleurs. Fils,
petit-fils, et arrière-petit-fils de fleuristes, Paul Jean incarne l’amour pour l’art floral. Sa quête de qualité et d’authenticité le mène à embrasser une vie où le bien-manger, le bien-boire et le bien-vivre sont en harmonie avec la nature. Dans ce voyage, Paul ne se contente pas de suivre les traces de ses ancêtres ; il choisit de semer de nouvelles graines, littéralement. En 2022, poussé par une volonté d’autonomie et des valeurs éthiques et économiques, Paul Jean se lance dans un pari audacieux : produire ses propres fleurs. “L’idée de départ, c’était d’être autonome. Je ne pourrai pas tout produire. Il y a une vraie compétence sur certaines fleurs comme les lys ou les roses. Mais j’aimerais être autonome le plus possible en saison pour une bonne moitié de la production. C’est l’objectif”, confie-t-il. Sur un hectare à Mauguio, il commence par cultiver trois variétés d’eucalyptus, puis étend son domaine à Lunel-Viel avec l’acquisition de cinq hectares supplémentaires. “J’ai mis plus de dix ans à trouver un terrain idéal comme celui-là. La difficulté c’est la proximité, j’aurais bien planté sur le Peyrou mais ce n’était pas possible !”, s’amuse-t-il. “Il a fallu trouver un compromis entre l’éloignement, le prix, l’accessibilité et l’eau”
Ce terrain, mêlant champ, oliveraie et sous-bois, deviendra dans les mois à venir le théâtre d’une aventure agricole où Paul Jean doit apprendre à maîtriser les rythmes de la nature. “J’ai une centaine d’oliviers à tailler et un sous-bois à dépolluer, la partie forestière étant complètement envahie de déchets… cela m’occupe bien en attendant l’eau, parce que je ne peux pas commencer à travailler sans”. Loin de se laisser décourager par les défis, Paul Jean voit dans cette entreprise une opportunité de consolider l’avenir de son activité principale.
“Je pense que pour le moment, je vais continuer sur les variétés d’eucalyptus, sur un bon tiers en tout cas. Après sur un deuxième tiers, je pense que l’on va passer aux fleurs de saison comme les tulipes, les pivoines, le tournesol, le petit lys, la saladelle, la pampa… Et pour le dernier tiers, je ne sais pas, je cherche. J’ai plein d’idées, mais il faut trouver quelque chose qui soit cohérent”
Malgré les erreurs et les apprentissages quotidiens, son optimisme reste inébranlable. Il envisage aussi de cultiver des variétés oubliées, telles que les violettes et les pâquerettes,
tout en pratiquant une agriculture biologique respectueuse de l’environnement.
Quand il ne parcourt pas les marchés aux fleurs en compagnie d’Ulysse son jeune chien,
il découvre le plaisir d’une fatigue saine et la richesse d’un espace où il peut créer, expérimenter et rêver.
Son histoire est un témoignage vivant de la possibilité de renouer avec la terre, même pour
un citadin. Son aventure est une célébration de la vie, de la résilience et de la beauté. Elle
nous rappelle que, parfois, pour trouver notre place dans le monde, nous devons être prêts
à plonger dans l’inconnu et à fleurir là où nous sommes plantés.
Pour en savoir rendez-vous,
chez Guillaume Leclère pour un questionnaire épicurien de Paul Jean
7, place des Martyrs de la Résistance
MONTPELLIER
T. 04 67 66 27 99