C’est avec une profonde tristesse que Montpellier a appris la disparition de Patrick Puel, figure incontournable du quartier des Arceaux et fervent défenseur de l’artisanat local.
Un homme aux multiples casquettes, mais avant tout, un homme de cœur.
“Il avait ce besoin d’être engagé, de vouloir faire bouger un peu les choses. C’était son idéal, transmettre et accompagner”, témoigne Sabine, sa sœur cadette.
Patrick Puel, ce n’était pas simplement le boucher du coin, c’était une institution. “Nos parents se sont installés à Montpellier en 1962, rue Marioge. Patrick est quasiment né dans la boucherie”, explique Sabine. “Depuis son enfance, il voulait être militaire. L’armée, l’histoire de France, l’histoire des guerres, le patriotisme, le devoir national, ce sont des valeurs qui avaient vraiment du sens pour lui. Il s’est engagé dans l’armée de terre par conviction, patriotisme et nationalisme. Jusqu’à ce que le poids de l’administration ne lui convienne plus. C’est à ce moment-là qu’il reprend la boucherie de nos parents en 1990”.
Sous la houlette de cet homme engagé, la boucherie des Arceaux a non seulement perduré, fêtant ses 60 printemps en 2022, mais s’est érigée comme un lieu de partage et d’apprentissage, formant presque une centaine d’apprentis au fil des ans. “Beaucoup de jeunes sont passés chez lui. Il en a même aidé beaucoup à s’installer. Aujourd’hui c’est Laurent, son associé, qui a repris la boucherie et continue de faire vivre l’âme du lieu”, confirme Gérard Cabiron. Engagé et passionné, il s’investissait pleinement dans la vie locale et régionale, portant haut et fort les couleurs de l’artisanat dans diverses institutions, comme l’U2P Occitanie.
Son engagement résonnait bien au-delà des murs de sa boucherie, et sa voix portait, celle d’un homme résolument tourné vers l’avenir, cherchant constamment à défendre et promouvoir les métiers de l’artisanat. “Patrick était tout sauf individualiste. Il était tourné vers les autres. Tout ce qu’il défendait, ce n’était pas son propre intérêt mais celui du collectif. Il avait cette capacité incroyable de recentrer le débat”, insiste Gérard Cabiron.
“C’était quelqu’un de solide, de droit, sur lequel on pouvait s’appuyer. Il était honnête. Il savait communiquer, faire passer ses idées sans braquer les gens”, lui concède volontiers Sabine. Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, n’a pas manqué de souligner l’engagement indéfectible de Patrick Puel au service de l’artisanat, saluant “sa noblesse et son panache”. Alors que nous disons adieu à cet homme remarquable, il nous appartient à tous de perpétuer l’esprit de solidarité et de communauté qu’il a si ardemment défendu.
Aujourd’hui, le quartier des Arceaux pleure la perte d’un de ses piliers, mais l’héritage de Patrick Puel demeure, vibrant et authentique, dans le coeur de chaque individu qu’il a touché. Il nous a légué bien plus qu’une entreprise : une vision de l’artisanat empreinte de chaleur humaine et de fraternité, perpétuée par Laurent.
Texte Marie Gineste