Cidre, pommeau, calvados, poiré, Bénédictine… Il suffit d’entendre leurs noms pour penser instantanément à la Normandie. En cuisine ou à table, ils sont les alliés des gastronomes et des gourmands. Mais la région ne se résume pas seulement à ces alcools. En effet, ces dernières années, les initiatives destinées à faire renaître le passé glorieux d’un vignoble oublié n’ont de cesse de se multiplier. Aujourd’hui on fait un « vrai vin » au pays du cidre, et cela n’a plus rien d’anecdotique.
LE CIDRE
Son existence remonterait à l’Antiquité. Et c’est la Normandie qui domine aujourd’hui la production en France. Pour sa fabrication, on utilise essentiellement des pommes amères ou douces-amères récoltées dès la mi-septembre. Une fois qu’elles sont broyées et passées en cuve avec pressurage, on obtient un jus. Le soutirage éliminera les dernières impuretés. Vient alors le temps de la fermentation. Le sucre se transforme en alcool. Doux, corsé, fruité… il s’associe parfaitement avec le poisson, la viande blanche et bien sûr le fromage.
LE CALVADOS
Cette eau-de-vie s’obtient par distillation de cidre ou de poiré. Sa production serait attestée depuis au minimum 1553. Aujourd’hui, trois AOC encadrent sa production. Distillé dans un alambic, il est vieilli en fûts de chêne. Avec le temps, il s’arrondit et développe des arômes uniques, propres à chaque domaine
LE POMMEAU
C’est un alcool obtenu par l’assemblage de moût de pommes et d’eau-de-vie de Calvados. Reconnue depuis 1991 avec l’appellation d’origine contrôlée « Pommeau de Normandie », la mistelle normande titre entre seize et dix-huit degrés.
LE POIRÉ DOMFRONT
La « plant de blanc », une petite poire juteuse et acidulée, est la plus couramment utilisée. Comme pour le cidre, la fermentation est lente, entre trois et quatre mois. L’effervescence est naturelle. Ses fines bulles, sa couleur or blanc, argentée, allant jusqu’au doré intense, sa rondeur, qui contraste avec sa tonicité, surprendront à coup sûr les papilles les plus exigeantes. À déguster très frais !
LE VIN DE NORMANDIE
Beaucoup l’ont oublié, mais le pays du cidre fut pendant de longues années une terre de vin. Les premières traces remontent à l’époque romaine. C’est le phylloxéra et la concurrence des crus du Bordelais, moins chers et de meilleure qualité, qui eurent raison de la viticulture normande. Depuis quelques années, une poignée de vignerons tentent pourtant d’y implanter à nouveau des vignes. Gérard Samson a été le premier. Installé dans le village de Grisy dans le Calvados, au milieu des vergers, il séduit les palais les plus fins avec ses vins du Domaine Les Arpents du Soleil, un vignoble bio d’une dizaine d’hectares. Le vignoble normand n’a pas fini de (re)faire parler de lui.